La traduction juridique, ce n’est pas qu’une histoire de langue.
La traduction juridique est un exercice particulier qui diffère de la traduction générale. En effet, le vocabulaire juridique varie en fonction des traditions du droit de chaque pays. Certains termes et expressions sont propres à chaque langue. Par conséquent, elle nécessite une connaissance du droit, tant du pays de la langue source que du pays de la langue cible.
L’enjeu est d’autant plus élevé que ces documents ont parfois une importance capitale, par exemple lors d’une audience dans un Tribunal ou lors de la signature d’un contrat. Dans certains cas, il est même nécessaire de certifier cette copie comme conforme à l’original, autrement dit d’effectuer une assermentation.
Voici trois exemples marquants de locutions spécifiques au droit :
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- « Statuts » (pour une société)
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Lorsque l’on parle de statut au sens juridique, on fait référence à un ensemble de dispositions contractuelles, légales ou réglementaires. Ce document officiel fait office d’ « acte de naissance » pour une société, et précise son lieu, sa durée, son objet. Il ne faut pas traduire ce terme en anglais par statute, qui désigne une loi adoptée par le Parlement, mais par « Memorandum and Articles of Association ». Cependant, on parle bien d’« estatutos sociales » en espagnol. Les choses se compliquent outre-Rhin : il existe en effet deux termes utilisés de manière équivalente en Allemagne, Satzung et Gesellschaftsvertrag, soit littéralement « contrat de société ». Toutefois, en Autriche et en Suisse alémanique, on traduira Statuts par Statuten.
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- « Civil Law »
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Cette expression désigne un système juridique qui correspond au droit romano-civiliste, dans lequel les lois sont régies par des Codes, à distinguer de la Common Law, pour lequel la jurisprudence est la principale source de droit. On ne peut pas traduire cette expression par « droit civil », car en France, il s’agit d’une branche du droit privé qui régit les rapports entre individus. Cependant, il y a une exception : Civil Law au Canada se traduit bien par « droit civil », car c’est un système bi-juridique (à la fois de Common Law et de Civil Law)
Eh oui, au sein d’une même aire linguistique, les traditions juridiques diffèrent, et par conséquent le vocabulaire aussi.
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- « Le requérant conclut à ce qu’il plaise à la Cour »
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Cette phrase est un exemple typique de vocabulaire spécifique du droit. Pas de panique : si cette phrase peut paraitre alambiquée, elle devient simple une fois qu’on en a saisi le sens.
Ici, le verbe « conclure » fait référence à la conclusion, un document établi par l'avocat de l'une des parties et remis au tribunal. Elle contient son argumentation et ses prétentions et permet au juge de prendre connaissance de l'affaire avant de la juger. En d’autres termes, le requérant effectue ici une demande formelle au tribunal. En anglais, on traduira cette phrase par “The applicant claims that the court should : ” et en espagnol par : “La parte recurrente solicita al Tribunal de Justicia que”.
Il existe bien d’autres termes et expressions employées en droit, qui nécessitent une traduction précise et exacte effectuée et révisée par des professionnels qui maitrisent le droit et les langues. C’est pourquoi il est nécessaire de confier vos traductions juridiques à des traducteurs spécialisés et expérimentés.